La région de Charlevoix, et plus précisément Pointe Noire et Tadoussac, de part et d’autre de l’embouchure du Saguenay, est un endroit réputé pour observer les baleines.
L’entrée du fjord du Saguenay forme en effet un mur sous-marin où le courant du Saint-Laurent vient accumuler du krill. Comme le savent tous les fans du Monde de Némo :

« Les baleines ne mangent pas de poisson, elles mangent du krill. Oh, du krill. »

Nous ne sommes pas là par hasard, la quête de la baleine avait déjà commencé en Islande et s’était conclue par (après avoir cité Doris, je peux bien m’auto-citer) :

« C’était quand même super à voir en vrai, mais si on veut voir des baleines énooormes faire des vrilles comme dans Thalassa il va falloir se décider à aller au Québec (oh non trop dur !) »

Trois ans plus tard, Québec nous voilà ! En préparant notre première sortie à Pointe Noire, je tombe sur les conseils d’observation de l’excellent site « Baleines en direct » (tenu par des chercheurs, je vous recommande leur infolettre hebdomadaire, c’est mon petit plaisir du vendredi depuis que je me suis abonnée.)

Et là, c’est le drame :

On ne peut s’attendre à voir ce que l’on montre dans les reportages télévisés, qui nécessitent bien souvent des centaines d’heures, voire des années de tournage.
(…)
Ne vous découragez pas : les photos dans les livres et sur les cartes postales sont souvent le résultat de milliers d’heures en mer avec les baleines !

Mais oui, figurez-vous qu’elles mènent leur vie, quasiment tout le temps sous l’eau, elles passent beaucoup de temps à pêcher et ont autre chose à faire que des cabrioles pour les touristes. Quelle déception.

La goutte d’eau qui fait déborder le fjord :

« …que ce soit en kayak, en voilier, en zodiac ou en bateau de croisière, l’activité peut stresser les cétacés. »

Déjà qu’il faut que nous soyons extrêmement motivés pour monter sur un bateau, si ça stresse les baleines, c’est décidé, on reste à terre.

Bilan de nos deux visites à l’embouchure :

• quelques dos et ailerons vus lorsqu’elles remontent pour respirer, je n’ai même pas essayé de prendre de photos,
• un panorama superbe,
• la visite du centre d’interprétation de Tadoussac, tenu par les mêmes chercheurs que ceux de Baleines en direct, où nous avons appris plein de choses… Notamment que certaines se rendent dans les caraïbes pour se reproduire, et qu’elles y sont plus démonstratives – les mâles notamment. Oh non, trop dur, les Caraïbes !

En attendant, on sait qu’elles sont (encore) là, que les chercheurs font de leur mieux pour les comprendre et les protéger, et qu’il y a certaines choses qu’on ne verra peut-être que sur National Geographic ou France 5.