Après les objets de la maison, voici un autre objet : le mégaphone et son usage immodéré en période électorale.

Nous avions remarqué dès notre arrivée à Shijonawate qu’une élection se préparait. Même sans comprendre le texte, le style des affiches était facilement identifiable:
20150421 05 campagne electorale

Il a fallu attendre la dernière semaine de campagne électorale pour découvrir le petit détail qui fait toute la différence des élections japonaises : le mégaphone.

Si j’ai bien compris, les candidats ne sont pas autorisés à distribuer des tracts dans la rue ou les boîtes aux lettres (peut-être pour des raisons écologiques).
Pour faire passer leur message aux électeurs, ils dégainent donc le mégaphone, et sillonnent la ville, du matin au soir, en répétant en boucle leur nom et leur slogan. Comme les candidats sont nombreux, il y en a en permanence un près de vous, où que vous soyez.
Écoutez plutôt :

En fonction du budget du candidat, le quadrillage s’effectue en camionnette, à vélo, ou même à pied. Le candidat est souvent accompagné d’acolytes qui portent ses pancartes et agitent joyeusement les mains pour saluer les passants… dans l’indifférence générale.

Cette pratique fait régulièrement débat. Son efficacité sur les électeurs n’est pas prouvée, elle dérange les travailleurs de nuit et réveille les enfants qui font la sieste – ce sont les principaux arguments.

Je n’ai pas l’impression que la notion de pollution sonore ait beaucoup de sens au Japon, où les supermarchés déversent jusque dans la rue une musique électronique répétitive, les vendeurs s’égosillent (avec ou sans mégaphone) pour attirer les clients et l’un des jeux les plus populaire est le pachinko : une sorte de machine à sous qui consiste à faire dégringoler des billes d’acier dans un vacarme assourdissant.

Bref, les Japonais semblent immunisés, mais au bout d’une semaine, nous n’étions pas mécontents que la campagne se termine!