L’étape du jour est encore plus courte que celle de la veille, ce qui veut logiquement dire que les routes sont encore pires! Implacable.

Non seulement on ne voit plus beaucoup de goudron mais en plus les routes sont toutes trouées.
Welcome back to Costa Rica! Sauf qu’au Costa Rica on conduisait un 4×4, alors qu’ici on se promène en polo. Les agents de voyage qui ont choisi le trajet ET le type de voiture doivent bien rigoler.

Comme à mon habitude, j’ai refusé hautainement les assurances complémentaires proposées par le loueur de voitures. A 4 heures du matin, je n’étais apparemment pas au top de la lucidité.
Aux premiers gravillons, on tressaillait à chaque « ping » sur la carrosserie. Depuis, on a fait notre deuil de la franchise, c’est l’occasion de tester les assurances fournies avec la carte de crédit…
Jusqu’ici, la polo résiste vaillamment aux graviers. C’est difficile de conclure quand elle est couverte de poussière! Bon, j’arrête de critiquer les routes, elles ont au moins le mérite d’être déneigées.

Le principal site de la journée est la cascade de Dynjandi. Pour l’atteindre, on contourne l’Arnarfjördur, un des plus grands fjords de la région. C’est comme le bassin du Parc de Sceaux, quand on croit qu’on a presque fini d’en faire le tour, un nouveau bras apparaît. Et voici la cascade, monumentale en effet:

Cascade de Dynjandi en Islande

On en oublierait presque de se retourner pour admirer le fjord:

Fjord en Islande
Nous logeons le soir dans un petit village de pêcheurs perdu tout au Nord (66° mine de rien), qui vaut le déplacement à lui tout seul. Déjà, pour l’atteindre, on doit emprunter un tunnel de fous :

  1. circulation à double sens mais trop étroit pour se croiser, il y a des refuges où se ranger si quelqu’un arrive en face,
  2. intersection à l’intérieur du tunnel, ça fait tout drôle.

De toute façon, on n’a pas le choix, il n’y a pas de route pour passer la montagne au-dessus et elle est couverte de neige.

Panneau : intersection dans un tunnel
Le village en question – Sudureyri – s’est auto-déclaré le plus écologique d’Islande : entièrement chauffé et alimenté en électricité par la géothermie, pêche durable à l’hameçon, bâteaux légers en fibres de verre pour consommer moins de carburant, ordures généreusement offertes au village voisin pour alimenter son usine de production d’électricité à lui, en plus les gens sont super sympa… bref la grande classe (j’avais commencé par dire que c’était trop beau pour être vrai, mais on m’a fait remarquer que j’étais cynique).

Donc on range le cynisme, et on profite : bains chauds en plein air (merci la géothermie) puis dîner de poissons locaux et ultra-frais. Demain, une très longue étape nous attend.